ANNALISA PARADISO
Università della Basilicata
Stratégies de résistance et pratiques de résilience au lendemain de la conquête de Sardes
Sardes, la capitale de l’empire lydien, est prise par Cyrus en c. 547/546. La victoire perse entraine des conséquences militaire et politiques - la fin de l’empire lydien indépendant - qui modifient le profil géopolitique de l’Asie Mineure pour les Grecs aussi. Les récits d’Hérodote et de Xanthos de Lydie (chez Nicolas de Damas) ne s’arrêtent pas à la conquête militaire que d’ailleurs ils ne présentent pas comme une forme d’asservissement. Les deux historiens explorent les rapports de Crésus et Cyrus; Hérodote relate aussi l’intervention diplomatique de Sparte auprès du roi perse ainsi que la révolte du Lydien Pactyès. Hérodote expose trois réponses à la défaite lydienne et à l’impérialisme perse, entre acceptation tempérée et refus. D’après lui, Crésus adopte avec Cyrus une tactique de résilience visant à protéger ses sujets tout en les livrant finalement à des mesures humiliantes dans le souci d’en éviter l’asservissement: c’est une politique paternaliste qui essaie de prolonger son pouvoir après la prise de la ville. En Grèce continentale, Sparte décide une mesure alternative à l’intervention militaire demandée par les Ioniens et intime à Cyrus de ne pas attaquer les poleis grecques : l’injonction est suivie par la réponse politique de Cyrus. Les réactions à la conquête consistent aussi dans la rupture extrême avec la domination perse et la médiation de Crésus, c’est-à-dire dans la révolte du trésorier Pactyès contre Tabalos, le gouverneur perse de Sardes.